Lors des rencontres avec les habitants des Aygalades, chacun m’a parlé de son parcours, de son passé, de ses origines, de ses désirs. En écoutant ces récits, en lisant des témoignages, en participants aux festivités, j’ai pu percevoir ce qu’est une vie en cité, une vie marginalisée, déracinée mais surtout une vie en communauté, basée sur la solidarité.
Marseille est une ville cosmopolite, mettre en évidence la mixité qui domine dans les quartiers périphériques est une façon de sublimer cette singularité. A l’aide de tiroirs j’ai composé un patchwork. L’ensemble devient une architecture stable, droite et massive à l’image de cette micro société.
Le tiroir c’est l’endroit où l’on cache ses secrets, où l’on oubli les choses que l’on ne peut quitter. C’est un petit coin où l’on garde «au cas où»… C’est aussi la chose que l’on peut racler lorsqu’on est au dépourvu avec l’espoir d’en tirer un petit quelque chose qui changera tout.
Le tiroir c’est un élément d’un meuble, encore plus mobile que son support. Pour certains résider aux Aygalades ça n’est pas un choix, c’est une fatalité. Un aboutissement suite à une succession de déplacements induits par une économie. Pour d’autres, c’est la destruction de leur cité (la cité des Créneaux) qui va les pousser à quitter ce quartier. Pour tous, c’est avec fierté et amour qu’ils en parlent, même derrière leurs critiques.
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Harmonie des gangues 2010
Tiroirs, visserie, structure en bois
300 x 170 x 125 cm
Réalisée avec l’aide des Emmaüs Cabriés
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